Chamant, véritable village gaulois

Avant d’être occupé par les enfants de la future Maison des Assistantes Maternelles (MAM), le terrain de Marcieu, face à l’école, a raconté une longue et ancienne histoire gauloise. Retour sur les fouilles menées par l’Inrap* et maintenant terminées.

Qu’avons-nous de si extraordinaire à Chamant ?

Le terrain de Marcieu est revenu à ses origines de carrière pour quelques mois. En effet, à partir du second âge du Fer (des années -450 à -50), l’invention du moulin rotatif pour la transformation des céréales révolutionne un travail long et fastidieux. Et nos amis gaulois avaient
sélectionné Chamant comme un lieu de choix pour y installer des ateliers de taille de meules.
Les artisans gaulois ont exploité, directement sous la surface du sol, des affleurements d’un calcaire dur dont ils ont extrait de larges blocs. Ils les ont façonnés en meules directement sur place. Toute l’équipe de l’Inrap a donc essentiellement retrouvé le mobilier de ces ateliers, de nombreuses ébauches et des « ratés » de taille de meules, abandonnés à différents stades de leur façonnage.

L’ensemble de la carrière de Chamant a fait l’objet d’un relevé photogrammétrique par drone pour comprendre la chaîne opératoire qui va de l’extraction des blocs à leur façonnage en meules. L’enjeu est ici de préciser l’emplacement des ateliers et l’organisation des postes de travail. Cette approche vise à reconstituer les gestes et les outils des artisans.

La fouille de carrières de meules du second âge du Fer porte sur une superficie de 11 196 m² répartie sur deux zones distinctes. Une attention toute particulière est portée sur les techniques employées pour extraire des blocs de calcaire à cérithes destinés au façonnage de meules.

Des amoncèlements circulaires de petits éclats de taille et de poussière blanche damée marquent leurs espaces de travail.
Ces zones étaient protégées des intempéries par des abris construits.

Pour observer plus finement les marques d’outils et créer un fond documentaire pérenne, les archéologues ont également
enregistré les vestiges en 3D par la technique de la photogrammétrie.

Photographies réalisées avec le concours de l’Institut national de recherches archéologiques préventives.

(*) Inrap : Institut national de recherches archéologiques préventives. L’Inrap a pour mission de détecter, d’étudier et de faire connaître le patrimoine archéologique touché par les travaux d’aménagement sur l’ensemble du territoire français.